Le verrier francilien, spécialiste des emballages pharmaceutiques, met en service sa première ligne pour intégrer du silicone à ses flacons sur son site de Saint-Quentin-Lamotte, dans la Somme.
Article publié le 13 mars 2024 à 13:01 dans Les Echos et rédigé par Par Juliette Poulain
Le site de Saint-Quentin-Lamotte s'apprête à traiter entre 30 et 40 millions de flacons siliconés par an. (SGD PHARMA)
SGD Pharma vient de mettre en service sa première ligne de silicone sur son site de production de flacons pharmaceutiques à Saint-Quentin-Lamotte, dans la Somme. Cette nouvelle ligne permet au verrier, spécialiste des emballages pour la pharmacie, de pulvériser du silicone à l'intérieur des flacons de médicaments pour limiter les interactions entre le contenu et le contenant.« L'avantage du silicone, c'est qu'il est hydrophobe. Il permet d'éviter le gâchis et off re un bon taux de restitution. Par exemple, une infirmière doit mélanger de l'eau à une solution en poudre : sans silicone, la poudre colle aux parois du flacon. La mauvaise dilution entraîne des pertes et le patient ne reçoit pas la dose prescrite », explique Carole Grassi, la directrice commerciale du groupe SGD Pharma (410 millions de chiffre d'affaires en 2022 avec quelque 3.000 salariés), installé dans les Hauts-de-Seine.
Deux fours
Jusqu'à présent, ce processus était confié à Verescence, spécialiste des flacons de parfumerie et ex-filiale de Saint-Gobain Desjonquères comme SGD Pharma. Désormais, l'intégration du silicone sera entièrement réalisée sur le site de Saint-Quentin-Lamotte, qui s'apprête ainsi à traiter, dès 2024, entre 30 et 40 millions de flacons siliconés de 5 ml à300 ml par an. En parallèle, l'usine picarde de SGD Pharma (270 employés), peut produire jusqu'à un million de flacons pharmaceutiques par jour, grâce à deux fours. Fabriqués uniquement en verre moulé de type I, ces flacons sont destinés aux produits parentéraux et aux produits administrés par voie nasale.
Avec la nouvelle ligne, le groupe intègre du silicone dans ses flacons fabriqués sur place et dans des flacons en verre de type II (une variante du I pour les solutions injectables acides) ou de type III (moins résistants, destinés aux injectables en poudre et aux non injectables) produits sur ses quatre autres sites à Sucy-en-Brie (Val-de-Marne), en Allemagne, en Chine et en Inde. SGD Pharma traite aussi des flacons envoyés par des« grands groupes pharmaceutiques», dont les noms et le montant des commandes restent confidentiels.
Extension du site
D'après sa responsable, le site de Saint-Quentin-Lamotte est épargné par la chute des commandes de flacons en verre étiré, utilisés pour les
vaccins. « Après le Covid, il y a eu un effet de sur stockage. En Picardie, nous faisons uniquement du verre moulé pour différents marchés comme la nutrition parentérale, les antidouleurs, les perfusions ou la santé animale», détaille Carole Grassi. La croissance du groupe SGD Pharma varie entre4 % et 5 % par an. En mai dernier, pour préparer l'installation de la ligne de silicone, le verrier a fait sortir de terre une extension de 1.000 m2 à Saint-Quentin Lamotte, portant la surface totale du site à 12.000 m2. Tout compris, les investissements s'élèvent à cinq millions d'euros.
Quatre nouveaux salariés sont en train de rejoindre les 270 employés de l'unité picarde. La seconde ligne de silicone du groupe, quant à elle, sera inaugurée sur le site du verrier en Inde, au printemps.
Juliette Poulain (Correspondante à Amiens)